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DE LA COCAÏNE

  • Photo du rédacteur: Gerøme ETTZEVØGLØV™
    Gerøme ETTZEVØGLØV™
  • 7 mai
  • 5 min de lecture

Dernière mise à jour : 7 mai


Addictions aux drogues la cocaïne s'en libérer sous hypnose

Selon une étude publiée par l'Observatoire Français des Drogues et des Tendances addictives (OFDT), en France, 1,1 million de personnes ont consommé de la cocaïne en 2023 contre 600000 consommateurs en 2022.


Juste après le cannabis, le chlorhydrate de cocaïne (cocaïne en poudre) constitue la drogue illicite la plus consommée en France. Sa prolifération est exponentielle sur tout le territoire français.


LA COCAÏNE

Le chlorhydrate de cocaïne, alcaloïde extrait de la feuille de coca stimule le système nerveux central. Aussi puissante qu’addictive, cette poudre blanche est le plus souvent absorbée par voie nasale (sniff). Moins couramment, elle est aussi inhalée par voie pulmonaire ou injectée en intraveineuse. La cocaïne mobilise le circuit dopaminergique dit « circuit de la récompense ». Un ensemble de neurotransmetteurs et molécules sont activés (dopamine, sérotonine, adrénaline…).


Parmi les dérivés de cocaïne, le « crack » circule en de grandes quantités. Il s’agit de chlorhydrate de cocaïne auquel est ajouté du bicarbonate et/ou de l’ammoniac ; ce qui a pour effet de transformer la poudre en "cristaux" qui sont alors fumés par les consomateurs dans des pipes à crack. Cette forme de cocaïne dite « cocaïne base » ou « free base » est plus puissante, plus addictive et plus destructrice encore que la cocaïne en poudre. Les effets recherchés sont quasi-immédiats ; une ou deux minutes avec le crack contre quinze à trente minutes avec la poudre. La durée des effets est cependant plus brève ; dix à quinze minutes avec le crack contre approximativement une heure avec la poudre. L’action de fumer du crack est en conséquence supérieurement répétée en rapport à la consommation de poudre en absorption nasale (sniff).

La cocaïne vendue contient fréquemment des produits de coupe aux effets psychoactifs (lévamisole, paracétamol, caféine, hydroxyzine, lidocaïne). Depuis une dizaine d’années la pureté de la cocaïne augmente ; elle avoisine 73% en 2023 contre 49% en 2013 (données SNPS 2023).


PRIX

Le prix du gramme de chlorhydrate de cocaïne a augmenté depuis 2010 mais depuis 2018, il diminue. Le prix courant est passé de 70 euros le gramme en 2018 à 66 euros en 2023 (données OFAST). L’accessibilité de la cocaïne est facilitée par des ventes au demi-gramme (30 ou 40 €) ou au « pochon » (15 ou 20 €). Le prix de la « galette » de crack (3 à 5 prises) varie entre 10 et 20 €. (Cf. 1, 2 et 3)


SANTÉ

Les consommations ponctuelles ou habituelles de chlorhydrate de cocaïne (poudre) et/ou de cocaïne basée (crack) présentent de sérieux risques pour la santé. Des conséquences graves peuvent survenir sans pour autant qu’il y ait corrélation avec les quantités consommées, les fréquences et les moyens d’usages.


Sur le plan somatique, les complications rencontrées les plus courantes sont d’ordre cardiaques, neurologiques et pulmonaires. Le sniff de chlorhydrate de cocaïne provoque des lésions de la cloison nasale ; assez rapidement en cas de consommation intensive, il peut engendrer une anesthésie buccale, des pathologies bucco-dentaires et différents troubles de la sphère ORL.

Les consommations en groupe conduisent au partage de matériel (seringues, pailles ou pipes pour le crack) qui sont souvent la cause d’infections bactériennes (abcès cutanés locaux, septicémies) ou virales (VIH, VHB et surtout VHC).

Sur d'autres plans (émotionnel et psychique), les prises de cocaïne engendrent régulièrement de fortes anxiétés et/ou des crises d’angoisse ; elles favorisent aussi de possibles décompensations, des bouffées délirantes et des crises de paranoïa. Dans les manifestations satellites on retrouve fréquemment de fortes agressivités et violences concomitantes à des hallucinations. Sniffée, la cocaïne génère une forte dépendance psychique.


MORBIDITÉ ET MORTALITÉ

L’implication de la cocaïne dans les décès en lien avec l’abus de médicaments et de substances licites ou illicites a augmenté au cours des dernières années ; de 9 % à 22 % des décès recensés entre 2013 et 2021, soit 141 décès en 2021 (données Enquête DRAMES 2021, CEIP-A Grenoble-ANSM).

DEMANDES DE PRISES EN CHARGE

L’enquête « Recueil Commun sur les Addictions et les Prises en charge » (RECAP) de l’OFDT observe l’évolution des demandes de prises en charge des usagers de drogues sur le plan national ainsi que leurs caractéristiques en « Centres de Soins, d’Accompagnement et de Prévention en Addictologie » (CSAPA). En 2022, près de quatorze mille (14000) personnes avaient consulté un « CSAPA » pour un usage de cocaïne ou de crack.(4)


LES CONSOMMATEURS FRANÇAIS

En France, parmi les consommateurs de cocaïne en poudre, recensés en 2022, 1,3 % de filles et 1,5 % de garçons ont 17 ans. L’expérimentation du crack dans cette tranche d’âge est de 0,4 %. Les 18-64 ans ayant expérimenté la cocaïne progresse fortement ; 5,6 % en 2017 contre 9,4 % en 2023. Deux à trois fois plus d’hommes que de femmes comptent parmi les consommateurs (habituels ou ponctuels). 2021 comptait en un seul mois 139 000 usagers de chlorhydrate de cocaïne, et 48 000 usagers de cocaïne basée (crack).(5)


Au niveau européen, parmi les jeunes adultes (âgés de 15 à 34 ans), la prévalence au cours de la vie de l’usage de cocaïne varie fortement d’un pays à l’autre, de 0,7 % à 13,6 %, avec une moyenne européenne pondérée de 6,1 % (Selon les estimations, environ 2,5 millions (1,9 %) de jeunes européens ont consommé de la cocaïne au cours de l’année dernière.(6)


OPINIONS DES FRANÇAIS

Selon l’Enquête sur les « Représentations, Opinions et Perceptions sur les Psychotropes » (EROPP), 76 % des Français âgés de 15 à 75 ans considèrent la cocaïne comme une drogue dangereuse dès son expérimentation. 82 % des Français estiment que les usagers de cocaïne sont dangereux pour leur entourage et beaucoup refusent de les exonérer de leur part de responsabilité, au prétexte d’une maladie ou d’antécédents familiaux difficiles.(7)


LOI ET RÉPRESSION

La cocaïne, qu'elle soit sniffée, fumée, inhalée ou injectée, sous forme de poudre (chlorhydrate de cocaïne) ou basée (crack), est un produit classé stupéfiant ; son usage est interdit. Quelles que soient les quantités, acheter, consommer, détenir, donner, revendre, produire, transporter de la cocaïne ou conduire après en avoir consommé sont autant d'infractions à la loi passibles de sanctions lourdes devant les tribunaux. Renforcée depuis 1990 par de nombreuses lois, la législation en vigueur prévoit un volet de répression du trafic et des profits issus du trafic. Les peines prévues ont été aggravées. Elles vont pour certains trafics de stupéfiants, jusqu’à la réclusion criminelle à perpétuité ; les montants d’amende vont jusqu’à 7,5 millions d’euros pour la production, la fabrication, l’importation, le transport ou la vente de produits stupéfiants.


Gerøme ETTZEVØGLØV™

Auteur, conférencier, consultant Président d'honneur du Syndicat Français des Praticiens en Hypnose Intégrative®

La reproduction de cet article est autorisée sous la condition d'intégrer le texte et lien suivants :


2) Gérome C. (2024) Substances psychoactives, usagers et marchés : tendances en 2023. Tendances, OFDT, n° 166, 8 p.

3) Salhi Y. (2025) L’offre de stupéfiants en France en 2023. Paris, OFDT, coll. Notes de bilan, 19 p. 

5) Les drogues à 17 ans, analyse de l’enquête ESCAPAD 2022, Tendances, OFDT, 2023, n° 155, 8 p.

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